Mickey Spoon est petit, teigneux, fan de Clint Eastwood et collectionne les peluches Walt Disney. Donald White est grand, en costume cravate et lui aussi amoureux de la journaliste vedette de BNN. Autour d’eux gravitent le commissaire à l’appétit gargantuesque, une tribu indienne, Barbara Berenbaum, directrice des laboratoires Mochy.
Spoon, White et Courtney contre l’industrie pharmaceutique… ou presque.
Comme le tome précédent, l’album débute avec la Statue de la liberté et un oiseau. Souffrant visiblement d’obésité, le volatile fait chuter un radiocassette sur lequel il tentait de se poser.
Le commissaire et Protéus, son ver solitaire, sont sur le point de rompre. En effet, les laboratoires Mochy s’apprêtent à commercialiser, d’abord en quantités limitées, un remède miracle contre le surpoids : le Grem 443.
Voici nos deux anti-héros qui s’introduisent nuitamment dans le laboratoire pharmaceutique pour un cambriolage un peu particulier, visant à s’emparer d’un flacon de ces pilules coupe-faim très convoitées.
Mais ce moyen de maigrir en continuant à s’empiffrer aurait-t-il comme secret de fabrication, une recette à base de sève de cactus fabriquée par les indiens Shoshots ?
Courtney Balconi se lance sur la piste d’un nouveau scoop journalistique. Heureusement pour Mochy, sons sens moral est moins développé que son sens des négociations financières.
Attrapez-les toutes !
Les références, marqueur de la série, sont légion : un descendant gaulois moustachu avec un tatouage « I love Albert » et son chien (page 4), l’indien s’appelant Oumpipih, le personnage de Barbara Berenbaum citant Jacques Dutronc (« le monde entier serait un cactus » page 9), les pancartes « exploiting people » page 3 » ou « Cubitus dog food » (page 5),…
Un humour toujours mordant
L’Amérique vue par Yann et Léturgie père et fils ? Des Indiens se déguisant pour des touristes crédules, deux vétérans du Vietnam avec lance-missile inclus dans leur voiture, un libéralisme économique débridé, la mal-bouffe et l’obésité…
Les dialogues ? « A moi, l’insoutenable légèreté de l’être » s’exclame Kill Boule qui présente une forte corpulence ;
« C’était quoi ? Sûrement un hérisson en rut attiré par les cactus ». (page 16) ;
« Une femme-objet ? La question est épineuse mais… » (page 19),
« Double Lune pas à vendre.
Trop tard, j’ai payé. C’est du commerce équitable » (page 22) etc.
Cette nouvelle édition se termine avec quelques suppléments, certes limités en nombre, mais intéressants, notamment des croquis préparatoires et des strips.
Bref, un album des plus recommandables pour se dégourdir les zygomatiques.
(par Christian GRANGE)
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