Le tome 2 de Silver Coin ? Un tome moins oppressant psychologiquement, mais plus gore que le précédent. Les recettes demeurent les mêmes. Un aréopage de scénaristes talentueux (Joshua Williamson, Ram V., Matthew Rosenberg et Vita Ayala) aident à bâtir les aventures de la pièce d’argent, frappée d’une malédiction, dans une anthologie horrifique de cinq nouvelles. Micheal Walsh met alors cela en scène dans un graphisme efficace et sans fioriture. L’usage du noir et l’encrage apportent beaucoup à la qualité des planches.
Les couleurs, pour lesquelles Micheal Walsh reçoit le concours de Toni Marie Griffin, participent grandement de l’atmosphère réussie des nouvelles. Le sang ? On le perçoit épais, sirupeux, au ton un peu rosé, ce qui atténue l’agressivité visuelle que pourrait constituer un rouge vif. Dans certaines nouvelles, des teintes dominantes créent un univers particulièrement prenant, alternant entre des teintes sombres et des teintes claires marquées par l’usage du vert et du violet.
Pour chaque nouvel album, il semble se dessiner que l’ultime nouvelle, systématiquement signée Micheal Walsh, au dessin comme au scénario, nous en apprendra toujours davantage sur les origines et les motivations de la pièce d’argent. De nouvelles révélations où apparaît une fois encore le personnage, à notre avis, le plus emblématique créé à ce jour pour la série, le puritain et chasseur de sorcières : Cotton Dudley.
À noter que ce second tome a donné naissance à un deuxième personnage à qui l’on souhaiterait volontiers de connaître une postérité : un enfant-faucheur. S’il est difficile d’évoquer le contenu des nouvelles sans rapidement éventé le ressort principal de l’intrigue, nous tenons à souligner la très grande réussite de la nouvelle "High Score". Elle revient avec beaucoup d’intelligence, tant graphique que scénaristique, sur la violence dans les jeux vidéo. Une nouvelle qui plaira également aux passionnés du lore de l’horrifique. On y croise plusieurs personnages comme celui de Leatherface (Massacre à la tronçonneuse), du Nosferatu (du réalisateur Murnau) ou de Spawn, création de Todd McFarlane.
D’une autre manière, la nouvelle "Tzompanco" parvient, non sans une certaine subtilité, à dresser une comparaison audacieuse et inattendue entre les rites aztèques de sacrifice et l’ascension que constitue l’enrichissement au Casino. Un très beau scénario de Ram V. .
En définitive, le projet Silver Coin s’impose progressivement dans une bande dessinée de genre très concurrentielle sur la scène étasunienne. Ne serais-ce que Ice Cream Man, également publié chez Huginn & Muninn, mais il s’agit là d’un autre sujet, dont nous vous reparlerons bientôt.
(par Romain GARNIER)
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Fêtez Halloween avec les bandes dessinées horrifiques des Éditions Huginn & Muninn :
Ice Cream Man - T. 1 - W. Maxwell Prince & Martín Morazzo - Huginn & Muninn
Silver Coin T.1 - de Micheal Walsh et Jeff Lemire - Huginn & Muninn
Grim - T1 - Stéphanie Phillips, Flaviano et Rico Renzi - Huginn & Muninn
Selon nous, les meilleures nouvelles de l’univers de Silver Coin à lire et relire (T1-T2) :
Pacte de Micheal Walsh
Les filles de l’été de Kelly Thompson
High Score de Joshua Williamson
Tzompanco de Ram V.
Pacte : Abomination de Micheal Walsh
Râle d’agonie d’Ed Brisson