C’est une légende de l’animation nipponne. Shigeyuki Hayashi alias Rintarô compte 69 printemps depuis la floraison des derniers cerisiers. Il commence en 1958 comme coloriste chez Toeï Animation puis entre en 1961 dans la Mushi Production d’Osamu Tezuka et travaille sur Astro Boy (1963) et Le Roi Leo (1965), excusez du peu !
Il réalise encore Moomin (1970) et devient une star mondiale en réalisant Albator de Leiji Matsumoto(1978) puis Galaxy Express 999 (1979) et sa suite. Une carrière en dent de scie lui permet aussi de réaliser X de Clamp et enfin avec Katsuhiro Otomo le Metropolis de Tezuka, lui-même inspiré (de l’affiche) du film de Friz Lang. Et on en passe…
Depuis le 3 février, son dernier long-métrage d’animation est en salle, « Yona, la légende de l’oiseau sans aile », un film en 3D partiellement produit en France par Denis Friedman et Madhouse production, grâce à qui nous l’avons rencontré très brièvement alors qu’il présentait son film à la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image.
Comment ressentez-vous la reconnaissance que l’on donne à votre travail ici en Europe ?
Je suis très heureux. Je pense que je ne la mérite pas.
En France, on appelle cela de la fausse modestie…
Sincèrement, j’en suis très content.
Je crois que les amateurs de BD ont beaucoup apprécié le Metropolis (2001) que vous avez réalisé avec Otomo et qui était tiré d’un manga d’Osamu Tezuka lui-même inspiré de Fritz Lang, Metropolis (Taifu Comics). Tezuka reste une référence ?
D’abord parce qu’il a été pour moi un maître et la personne qui m’a permis de travailler dans ce métier. J’ai commencé ma carrière en animant Astro Boy. En faisant Metropolis, c’est comme si je lui adressais une sorte de remerciement pour la carrière que j’ai accomplie.
Pourquoi avoir travaillé avec Otomo sur ce film ?
Lorsque Osuma Tezuka est décédé, nous avons organisé au Japon un débat autour de son travail. En discutant avec Otomo, nous nous sommes promis que nous travaillerions ensemble à l’adaptation d’une des œuvres de Tezuka. Cela s’est passé comme cela.
Récemment, quand Moebius est venu à Tôkyô, vous lui avez rendu un hommage public.
Pour les animateurs comme pour les mangakas japonais, Moebius est comme un dieu. Tout le monde admire son travail et un illustrateur célèbre que je connais bien se sent comme un « enfant de Moebius ».
Qu’est-ce qui le rend si exceptionnel ?
Pour moi, ce que j’apprécie le plus dans son travail, c’est sa liberté, sa disponibilité, dans l’expression de ses idées. Il peut faire des choses extrêmement variées, aussi bien en terme d’univers qu’en terme de personnages.
Propos recueillis à Angoulême en janvier 2010 par Didier Pasamonik
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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« Yona, la légende de l’oiseau sans aile ». En salle en France depuis le 3 février 2010.