Cette grande exposition que vous consacre le Festival BD-Boum de Blois est-il un moment privilégié pour montrer la diversité de votre travail ?
Sans doute. On va découvrir cela tous ensemble car je leur ai prêté des choses mais je leur ai laissé une totale liberté pour agencer cela comme ils le veulent. Je serai le premier visiteur de l’expo. C’est toute la différence avec le fait de compulser des dessins dans des cartons, chose que l’on fait souvent avec déplaisir quand il faut chercher des archives. Farfouiller dans ces machins ce n’est jamais agréable. Que quelqu’un vous aide à le faire et qu’ensuite, il vous expose de manière professionnelle et avec beaucoup de goût, cela permet de les voir, au fond.
Les organisateurs ont été séduit par votre implication dans ce festival, notamment le fait d’avoir invité un orchestre Rom.
Un festival, c’est quand même une fête. Étymologiquement, c’est écrit dedans. S’il n’y a pas quelques circonstances exceptionnelles au cours desquelles se retrouver et échanger un peu de chaleur, ce serait dommage. J’étais déjà très heureux d’être requis pour une exposition, mais il faut aussi assurer le spectacle, qu’il se passe des choses ! Ces trente enfants et adolescents qui vont nous rejoindre avec leur « maître de chant » Ivan Akimov, joueur de balalaïka émérite, vont jouer au Château d’eau sur une scène avec une bonne technique et une bonne régir où ils vont pouvoir donner le maximum.
Le fil rouge de vos albums, ce sont les rencontres…
C’est vrai pour tout le monde. C’est universel, il n’y a que cela de vrai. C’est précisément parce que nous sommes enfermés dans notre atelier plus souvent qu’à notre tour qu’il faut nourrir cela de rencontres charnelles, d’échanges vrais, de collaborations… J’essaie de faire ça à fond parce que c’est une forme de savoir-vivre si j’ose dire.
L’étape suivante, c’est le Grand Prix d’Angoulême ?
Certainement, je pense qu’il en est question pour l’année qui vient ! (Rires) Les prix, c’est très agréable de les avoir. Des gens enthousiastes et coopérants viennent vers toi en disant : « Il y aura un espace, des moyens, on va construire des meubles pour exposer votre travail… » Je trouve cela absolument fabuleux. C’est une espèce de cadeau. Je vis ces circonstances à Blois comme cela.
Les festivals ressemblent toujours aux gens qui les organisent. Il y a des festivals en province dans des endroits improbables et qui sont divins parce qu’il y a quelques personnes qui ont le feu sacré et qui vous reçoivent comme des princes et d’autres festivals beaucoup mieux dotés mais éventuellement beaucoup plus froids parce qu’ils sont devenus une espèce de machine administrative. Je suis à l’affut d’échanges de sympathie. Ce festival-ci est administré par Bruno Genini et c’est un lieu où il fait bien d’être. Quand on le rencontre, on comprend pourquoi.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Exposition Emmanuel Guibert à Blois, du 8 novembre au 5 décembre 2010.
Festival BD-Boum, du 19 au 21 novembre 2010.
Le site Internet du Festival
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