Nous vous en avions parlé dans notre article consacré à la BRAFA 2017, la galerie Huberty & Breyne ouvrira officiellement à Bruxelles un nouvel espace consacré à la BD à la fin de cette année. Il s’agit d’un ancien gymnase d’une superficie de 1000 m². Contrairement à ce que nous vous avions annoncé dans cet article, Bruxelles comptera deux galeries Huberty & Breyne et non une seule. Il y aura celle bien connue de la place du Sablon et la nouvelle, située Place du Châtelain. En attendant cette date, et vu la superficie dont ils disposent dans ce nouvel écrin, les exposants ont choisi de faire confiance à la jeune garde en lui confiant l’organisation d’une expo consacrée à un jeune artiste belge de street art, Joachim.
Natif de Lier dans la province d’Anvers, Joachim se passionne pour la peinture et le dessin depuis sa plus tendre enfance. Après une école d’Art, il se lie d’amitié avec un groupe de graffeurs et s’initie au Street Art, une discipline qu’il combine avec les différentes techniques de peinture apprises durant ses études. Joachim fabrique lui même ses toiles à partir de matériaux récupérés dans la rue. Cette démarche qui allie artisanat et art devient sa marque de fabrique. En 2014, la galerie anversoise Aim Space lui consacre sa première expo intitulée Krank. Par la suite, Joachim participe au groupshow londonien Underground organisé Graffiti Street.
Élisa Huberty, étudiante en dernière année de licence en Histoire de l’Art à Brighton en Angleterre, et Rebecca Prosper, étudiante en 1ère année de Master Marché de l’Art à AEC Paris, sont les commissaires de l’exposition « Joachim - Till Death Do Us ’Art » pour la galerie Huberty & Breyne. Nous avons rencontré Mlle Élisa Huberty, qui a bien voulu répondre à nos questions.
Pourquoi avez-vous choisi Joachim, cet artiste belge, flamand, spécialisé dans le street art ?
Élisa Huberty : Pourquoi lui ? Tout d’abord, parce que nous voulions promouvoir la scène artistique belge. La seconde raison est que le style de Joachim fait un peu penser à de la BD. C’était important pour nous car la galerie Huberty & Breyne est une galerie spécialisée dans le 9e Art. Enfin, nous avions très peu de temps pour monter cette expo et il nous fallait un artiste qui travaille vite. C’est le cas de Joachim. Par exemple, il a fait le sol de la galerie en deux jours seulement !
Combien de temps vous a-t-il fallu pour monter complètement cette expo ?
Ça nous a pris six ou sept semaines. Je précise qu’il s’agit d’œuvres inédites. D’habitude, Joachim ne travaille que sur des œuvres de très grande surface mais pour notre expo, nous lui avons demandé de mettre ses personnages sur toile, chose qu’il ne fait jamais habituellement. Je précise que ces personnages sont un peu sa signature, sa marque de fabrique. Notre demande lui a plu et il nous a confié que dorénavant, il continuera à peindre ses personnages sur toile.
Si vous deviez décrire le style de Joachim, quel terme utiliseriez-vous ?
Je dirais “spontané”. Lorsque vous le regardez travailler, vous réalisez que sa main prolonge son imagination de manière quasiment instantanée. C’est impressionnant à voir.
Quels sont les faits marquants de son parcours ?
Il est surtout connu en Belgique mais aussi à Londres, où il a beaucoup exposé pour Art District, dans des exhibitions collectives. Ce que nous faisons actuellement à la galerie Huberty & Breyne est sa première expo en solo. Joachim est vraiment un artiste en devenir. Cela ne fait qu’un an ou deux qu’il expose. Il commence d’ailleurs à gagner en notoriété. L’exposition que nous lui consacrons était aussi un challenge pour lui car il n’avait jamais travaillé dans un espace aussi grand avant. Transposer sa technique venant du street art sur des toiles était une première pour lui.
Dans toutes les œuvres exposées, quelle est l’œuvre qui vous parle le plus et pourquoi ?
C’est le squelette dessiné sur les casiers jaunes. C’est très personnel : cette œuvre a été la première qu’il a faite pour l’expo. C’est la première que j’ai vue aussi et avec ma collègue Rebecca Prosper, nous étions impressionnées de le voir travailler. Vous devez savoir que ce bâtiment était un ancien gymnase et donc, ces casiers viennent d’ici. C’est vraiment intéressant de voir avec quelle ingéniosité il incorpore des éléments du bâtiment, de voir comment il joue avec l’histoire de ce lieu pour mieux le magnifier.
Après l’expo Joachim, il sera temps pour la galerie d’entamer les travaux de rénovation de son nouvel espace, mais après ? Quels seront les prochains temps forts de la galerie Huberty & Breyne de la place du Chatelain ? Allez-vous continuer de promouvoir des artistes belges du street art ou allez-vous aussi faire appel à des artistes internationaux ?
Nous ne savons pas encore. Nous aimerions bien faire venir des artistes internationaux mais nous n’y avons pas encore bien réfléchi. Nous ne savons pas si nous allons continuer à proposer des expos street art car la galerie est très fortement liée à la BD et il ne faudrait pas non plus dénaturer son identité. Mais il est vrai qu’il y a beaucoup d’artistes avec qui nous aimerions travailler un jour tels que Bisser ou les artistes allemands de street art, qui sont vraiment géniaux. Mais tout cela reste encore à discuter.
Voir en ligne : Visitez le site de la galerie Huberty & Breyne
(par Christian MISSIA DIO)
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À lire sur ActuaBD.com :
En médaillon : "Eight Skulls on wood"
Dimensions : 139*113 cm.
Type : Peinture
Technique : Peinture à la bombe et collage
Photo : DR/Galerie Huberty & Breyne
Photos : Christian Missia Dio
Expo "Joachim : Till death do us ’Art"
Du 21 avril au 10 juin
Galerie Huberty & Breyne
Au 33 Place du Châtelain – 1050 BRUXELLES
du mercredi au samedi de 11h à 18h
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