Avez-vous été surpris par le succès de votre série, en particulier en France ?
Oui, parce que la France est pour moi un pays de référence de qualité pour la bande dessinée, plus qu’ailleurs, plus qu’aux States. Je ne sais pas quelle est l’opinion de Robert [Kirkman, le scénariste et le producteur exécutif de la série] à ce sujet car il n’aime pas voyager et reste plutôt aux États-Unis qu’en Europe, mais c’est étonnant.
L’impact de la série TV est le même en Europe qu’aux States ?
Je ne pense pas, je crois qu’il est similaire, mais que la réaction des gens est différente. Aux USA, on a affaire à de vrais fans de la série ; ici, c’est plus distancié. On l’a l’impression qu’aux States, la bande dessinée est seulement réservée aux enfants ; en Europe, le public est plus diversifié. Je crois que le succès de la série en France vient de ce que le public est moins sevré aux super-héros que chez nous.
On vous reconnaît davantage comme un auteur…
Oui, comme un véritable artiste, ça fait plaisir.
Quand vous parlez de vos influences où l’on retrouve Will Eisner, Jack Kirby, vous mentionnez aussi des artistes européens…
Oh oui, je suis un grand lecteur d’Astérix, mais aussi de Baru, notamment cet album qui est l’un de mes livres français favoris : L’Autoroute du soleil, un livre incroyable, un « Casterman-manga »... J’ai vu ses planches dans une galerie parisienne, son dessin est tout simplement fantastique. C’est à tomber.
J’aime aussi des gens comme Gibrat dont j’adore le travail. J’ai même acheté une planche originale de Matteo à Paris. Et puis aussi Nicolas de Crécy, Jacques Tardi… Ses livres sur les tranchées de la Première Guerre mondiale sont particulièrement durs, époustouflants.
Votre dessin est dans la filiation des grands auteurs américains cependant, même de Corben, semble-t-il…
Je suis un fondu de Jack Davis, mais pas tant que cela de Corben. Jack Davis est une influence fondamentale chez moi.
Cela ne vous mine pas le moral de devoir dessiner des morts-vivants, année après année ?
Bah, ce n’est que de l’encre et du papier, vous savez. Je reçois le scénario et je l’exécute. Il m’est arrivé une fois seulement d’appeler Robert Kirkman au téléphone et de lui demander en plaisantant de changer un peu d’air. Au fond, je suis comme le Spirit de Will Eisner. Je vis dans un cimetière ! (Rires)
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Didier Pasamonik
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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