Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de noter que ce nouveau tome se décomposera en trois parties, trois histoires différentes chargées d’un ton et d’une ambiance propres. Ainsi, le premier récit, qui voit exceptionnellement le dessinateur habituel Rafael Albuquerque remplacé par l’Espagnol Jordi Bernet, coupera net avec l’intrigue laissée en suspens à la fin du volume précédent, pour revenir aux bases mêmes de la série, en 1863, où la jeunesse des deux garçons emmenés à devenir les plus mortels ennemis, le fou furieux Skinner Sweet et l’honorable Jim Book, nous sera conté.
C’est une vraie surprise que nous livre Scott Snyder en enrichissant les origines de American Vampire imaginées et écrites conjointement avec un poids lourd de la littérature fantastique américaine, Stephen King. Un regard nouveau sur le passé qui remet certaines choses en perspective tout en nous laissant envisager de futurs retours bienvenus à cette époque tumultueuse du Far West.
Mais le gros de l’album suit puisque, après un passage des plus mouvementés au cœur du Pacifique et de la Seconde Guerre mondiale, Snyder nous propulse en 1954 et nous présente un nouveau personnage :Travis Kidd, chasseur de vampires adolescent aux cheveux dans le vent, assez timbré pour rivaliser avec les énergumènes hauts en couleur d’un film de Quentin Tarantino !
Violence, rock’n roll et grosses voitures sont de sortie, au détriment d’une avancée réelle de l’intrigue, mais au profit de courses-poursuites et de cascades endiablées et très cinématographiques durant lesquelles le passé et les objectifs de ce nouvel anti-héros nous seront dévoilés rapidement. Peu de place aux sombres secrets et autres mystères, seule l’excitation du moment présent ayant ici sa place. Jubilatoire.
Si, en définitive, ce quatrième titre ne s’avère pas être celui qui participera à l’avancée de l’histoire, il introduit valablement, comme un trailer, la saison 2 d’American Vampire, les premiers éléments perturbateurs n’arrivant que très tardivement pour annoncer une redirection de ses personnages principaux. Snyder joue plus ici à travailler l’atmosphère des trois histoires mises en scène, qui constitue le grand point fort habituel du scénariste sur l’ensemble de ses travaux.
Dans tous les cas de figure, la diversité de ton présente dans l’album : western, road movie et polar horrifique, offre un moment de lecture particulièrement plaisant et divertissant, et ne rend l’attente du prochain livre que plus terrible.
(par Marco ZANINI)
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